Les ambassades du Canada, de l’Allemagne, du Royaume-Uni, des Pays-Bas, de la Norvège, des États-Unis et de l’Union européenne ont déclaré que la situation politique et sécuritaire au Soudan du Sud s’était considérablement détériorée. Les ambassades ont déclaré être « entièrement d’accord » avec la dernière évaluation du président de la Commission mixte de suivi et d’évaluation (JMEC) reconstituée, l’organe chargé de superviser la mise en œuvre de l’accord de paix, les affrontements qui durent depuis des mois entre les forces du président Salva Kiir Mayardit et celles fidèles à son premier vice-président, Riek Machar, arrêté en mars dernier, font craindre une reprise de la guerre qui a pris fin en 2018 après avoir coûté la vie à quelque 400 000 personnes.
Le rapport trimestriel de la commission indique que des « scènes inédites » se déroulent depuis la signature de l’accord de paix il y a plus de six ans, soulignant l’éclatement du conflit et de la violence dans tout le pays, avec l’arrestation de politiciens de l’opposition et le placement de Machar en résidence surveillée. L’avertissement des ambassades fait suite à une déclaration du gouvernement affirmant que la tribu Nuer « est présente dans 16 comtés, dont neuf sont considérés comme hostiles », indiquant ainsi son alliance avec Machar. Les ambassades ont déclaré « condamner » la décision du gouvernement. Le communiqué occidental a également réitéré « l’appel urgent » à la libération de Riek Machar et a exhorté tous les dirigeants à « mettre fin au recours à la violence comme instrument de rivalité politique » et à reprendre le dialogue « en vue de parvenir d’urgence à une solution politique ».
Des rapports indiquent que l’accord de paix est de plus en plus fragile, les alliés du président Salva Kiir accusant les partisans de Machar de fomenter des troubles dans le comté de Nasir, dans l’État du Haut-Nil, en collaboration avec la soi-disant « Armée blanche », une faction armée composée de combattants Nuer, selon l’Agence France-Presse.
