La Turquie prévoit de déployer 500 soldats supplémentaires des forces spéciales, marquant une escalade significative de son soutien militaire à la Somalie, alors que les efforts internationaux de maintien de la paix font face à des contraintes budgétaires et à des menaces croissantes de la part du mouvement Al-Shabaab. Cette annonce fait suite à un appel téléphonique entre le président somalien Hassan Sheikh Mohamud et le président turc Recep Tayyip Erdoğan, au cours duquel les deux dirigeants se sont engagés à renforcer leur coopération dans plusieurs secteurs, notamment la défense, le développement maritime et l’exploration énergétique.
Ce déploiement intervient à un moment critique où la mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) est confrontée à des déficits de financement critiques, suite à un changement dans les priorités de l’aide étrangère américaine, laissant les forces somaliennes avec un soutien extérieur limité. L’Union africaine a averti que les récents gains en matière de sécurité risquent d’être compromis si les écarts de financement ne sont pas comblés immédiatement. L’hésitation des donateurs, combinée à une insécurité croissante, a poussé la Somalie à chercher de nouveaux alliés. Le site d’information Hiraan Online a rapporté, citant des analystes sécuritaires, que le déploiement turc pourrait contribuer à stabiliser la dynamique sur le champ de bataille et à réduire l’incertitude régionale.
Cette expansion militaire fait suite à un accord de coopération économique et de défense d’une durée de dix ans, ratifié par le parlement somalien. En vertu de cet accord, la Turquie est chargée de former les forces somaliennes, de protéger les infrastructures clés et d’assister dans les opérations pétrolières et gazières en Somalie, actuellement, un navire de recherche sismique turc effectue des relevés dans les zones maritimes somaliennes à la recherche de réserves potentielles d’hydrocarbures. Selon les responsables, ce déploiement militaire contribuera à sécuriser ces activités et à renforcer les intérêts stratégiques turcs à long terme dans le corridor de la mer Rouge.
