Société

De Khartoum à la Crète grecque : les réfugiés soudanais en quête d’une vie sûre en Europe

Après qu’une roquette a détruit sa maison à Khartoum, Bahr Eddin Yacoub n’a eu d’autre choix que de fuir le Soudan à la recherche d’un refuge sûr. Il s’est dirigé vers l’Égypte, mais a rapidement été confronté à une situation économique difficile et à un durcissement des mesures sécuritaires contre les réfugiés. Il a donc poursuivi son périple à travers les routes de contrebande désertiques vers la Libye, avant de braver la mer pour atteindre l’île grecque de Crète. Yacoub, âgé de 25 ans, n’est pas un cas isolé. Il fait partie d’une vague, encore modeste mais croissante, de réfugiés soudanais qui ont décidé de quitter l’Égypte pour la Libye, plutôt que de retourner dans un pays ravagé par la guerre depuis avril 2023, selon des témoignages de réfugiés, de passeurs, de travailleurs humanitaires et d’activistes.

Bien que le passage de dizaines de milliers de Soudanais vers la Libye soit documenté, ce nouveau phénomène — celui des réfugiés quittant l’Égypte pour la Libye — n’avait jusqu’ici pas attiré l’attention. Dans ce contexte, l’agence Reuters s’est entretenue avec 32 réfugiés soudanais, dont la plupart ont déclaré avoir quitté l’Égypte en raison de la dégradation des conditions de vie. Ils ont poursuivi leur chemin vers la Libye, puis vers la Grèce et la France. Alors que le nombre de Soudanais se dirigeant vers la Libye augmente, malgré les dangers sur place, un nombre croissant tente de rejoindre l’Europe. Selon des chiffres préliminaires du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), le nombre de Soudanais arrivant en Europe a augmenté de 134 % au cours des cinq premiers mois de 2025 par rapport à la même période l’année précédente, malgré une baisse globale du nombre de migrants provenant d’Afrique du Nord.

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Yacoub raconte : « La mer était déchaînée, et le voyage était extrêmement difficile, mais nous étions complètement épuisés en Libye. Nous n’avions pas le choix : traverser ou mourir. » Il a également révélé avoir été arrêté et maltraité par les autorités et les milices libyennes.

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