Le président du Conseil militaire de transition du Mali, le général Assimi Goïta, a présidé la cérémonie de pose de la première pierre d’un projet de nouvelle raffinerie d’or, qui aura une capacité de traitement de 200 tonnes par an. Lors de l’inauguration, Goïta a déclaré que, depuis 1980, le Mali exporte son or brut à l’étranger pour y être raffiné et vendu, privant ainsi le pays de revenus importants qui pourraient être utilisés pour développer l’économie locale.
Selon des sources gouvernementales à Bamako, ce projet est le fruit d’un partenariat entre l’État malien et la société russe Yadran, avec une participation officielle de plus de 60 %. Une fois opérationnelle, la raffinerie permettra au Mali de quadrupler sa production actuelle, qui s’était arrêtée à 51 tonnes par le passé. Erik Salikhov, président du groupe Yadran chargé de la construction, a indiqué que la nouvelle raffinerie deviendra un centre régional pour le raffinage de l’or extrait non seulement au Mali, mais également dans certains pays voisins comme le Burkina Faso.
L’Afrique de l’Ouest est l’une des principales régions productrices d’or au monde, mais elle manque de raffineries locales reconnues internationalement, malgré des tentatives précédentes, notamment par le Ghana, un pays figurant parmi les grands producteurs d’or. L’absence de raffineries contribue au trafic illégal d’or depuis l’Afrique de l’Ouest vers de nombreux pays, rendant difficile le contrôle précis des quantités produites. Selon des rapports internationaux, la région du Sahel africain voit chaque année des centaines de tonnes d’or faire l’objet de contrebande, l’or devenant une source de financement et de profits pour les groupes armés.
En début de semaine, un rapport de l’organisation SwissAid a révélé que le Ghana a perdu 11 milliards de dollars en cinq ans à cause de l’exploitation artisanale de l’or, très répandue dans le pays, l’inauguration de la raffinerie coïncide avec les efforts lancés par le Conseil militaire depuis son arrivée au pouvoir en 2021, qui s’est engagé à reprendre le contrôle des ressources minérales, en particulier l’or, principale exportation nationale.
