Des milliers de personnes se sont rassemblées dimanche dans une ancienne ville du sud-ouest du Nigeria pour une démonstration spectaculaire de culture, de couleur et de tradition. Le festival Ojude Oba, à Ijebu-Ode, a réuni habitants et visiteurs pour rendre hommage à l’Awujale, le souverain traditionnel du peuple Ijebu. Cette union de batteurs, de musiciens et de danseurs, accompagnée d’un défilé de mode, a raconté l’histoire d’un peuple profondément attaché à ses racines. Ojude Oba, une expression yoruba signifiant « la cour du roi », a débuté il y a plus de deux siècles. Prévu pour le troisième jour après l’Aïd, cet événement était à l’origine un modeste rassemblement de fidèles musulmans, remerciant le roi de leur permettre de pratiquer librement leur religion.
Mais il est devenu un symbole de fierté, d’unité et d’identité pour tous les Ijebu, quelle que soit leur religion. Les femmes étaient élégamment vêtues de robes traditionnelles colorées, appelées ici *iro* et *buba*, accompagnées du *gele*, ou foulard de tête. Leurs tenues étaient confectionnées en dentelle ou en *aso-oke*, un tissu local tissé par le peuple Yoruba. Les lunettes de soleil et les éventails, destinés à soulager de la chaleur brûlante, étaient des accessoires incontournables, complétant leurs looks. Vêtus de l’*agbada* traditionnel yoruba, les hommes se mettent d’accord des mois à l’avance sur les tenues, les couleurs et les accessoires à porter pour le festival. Chaque année, ils ajustent le style, la couleur et la présentation. Les accessoires incluent des casquettes assorties, des perles et des chaussures.
Indépendamment de leur statut social, les gens sont regroupés en tranches d’âge appelées *regbe-regbe*, avec des centaines de membres dans chaque groupe. Ces groupes visent à renforcer l’unité parmi les habitants.
Les chevaux étaient ornés de décorations colorées en or et en argent. Leurs cavaliers ont démontré leur habileté et la force de leurs montures en tournant dans l’arène sous les applaudissements retentissants des spectateurs. Des tirs de fusils artisanaux projetaient de la fumée blanche dans l’air, signalant l’arrivée de chaque famille traditionnelle de guerriers, connue sous le nom de *Balogun* ou *Eleshin*. Ces familles ont autrefois protégé le royaume Ijebu contre les agressions extérieures.
