Dans le camp de réfugiés de Kakuma, au nord du Kenya, la Congolaise Eugène Simanimbai lutte pour survivre avec ses neuf enfants. Depuis sa fuite de la violence dans son pays en 2009, elle a vécu un long périple de déplacement, passant par l’Ouganda où elle a séjourné plus de dix ans dans le camp de Nakivale, avant d’être contrainte de fuir à nouveau vers le Kenya. Avec amertume, Simanimbai confie : « Alors que nous passons d’un endroit à un autre, la guerre au Congo s’aggrave. Nous n’avons rien, et je ne peux pas exposer mes enfants au danger une fois de plus. Rentrer signifie vivre dans la clandestinité, c’est de la folie. Comment survivrons-nous » ?
À Kakuma, elle bénéficie d’une aide de base fournie par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Programme alimentaire mondial (PAM), comprenant de la nourriture prête à consommer, de l’eau, du savon, des nattes et des couvertures. Tous ses enfants sont nés sous la protection des Nations Unies, d’abord en Ouganda, puis au Kenya, où elle vit désormais dans des conditions difficiles. Bahati Musaba, une autre réfugiée congolaise, réside à Kakuma depuis neuf ans. Elle fut parmi les premières à obtenir un logement permanent dans la nouvelle extension du camp, à Kalobeyei, pendant des années, elle recevait une aide financière mensuelle du PAM pour subvenir aux besoins de sa famille, mais elle explique que ces transferts ont récemment cessé en raison d’un manque de financement. Désormais, elle ne reçoit plus que du riz et des lentilles pour cuisiner.
Musaba, mère de cinq enfants, précise : « Nous recevons un soutien pour l’éducation, tous mes enfants vont à l’école. Nous bénéficions aussi de soins médicaux fournis par les Nations Unies et leurs partenaires. Même l’eau nous est fournie ». Le Kenya accueille aujourd’hui plus d’un million de réfugiés, principalement originaires de pays d’Afrique de l’Est en proie à des conflits chroniques. Si la majorité d’entre eux est concentrée dans le camp de Dadaab, au nord-est du pays, des milliers de familles à Kakuma continuent de vivre dans l’attente d’une paix absente et d’un espoir d’un avenir plus stable.
