Les autorités de l’est de la Libye ont renvoyé des centaines de Soudanais vers leur pays d’origine déchiré par la guerre, ont annoncé samedi des responsables, dans le cadre d’une campagne de répression contre les migrants cherchant à fuir le conflit et la pauvreté pour rejoindre l’Europe via ce pays méditerranéen. Sept cents Soudanais, récemment arrêtés dans le centre et le sud-est de la Libye, ont été expulsés vendredi par voie terrestre vers le Soudan, a indiqué la Direction de la lutte contre l’immigration clandestine dans l’est de la Libye dans un communiqué.
Le communiqué précise que certains des expulsés souffraient de maladies infectieuses, notamment d’hépatite et de sida. D’autres ont été expulsés en raison de condamnations pénales ou de « raisons de sécurité », a-t-elle précisé, sans plus de précisions. Cette expulsion s’inscrit dans le cadre d’une campagne de répression contre le trafic de migrants dans l’est de la Libye, contrôlé par les forces du puissant commandant militaire Khalifa Haftar. La semaine dernière, les garde-côtes de l’est de la Libye ont déclaré avoir intercepté un bateau transportant 80 migrants à destination de l’Europe au large de la ville de Tobrouk, à l’est. Cette campagne comprend des raids contre des centres de trafic dans l’est et le sud de la Libye. Un raid effectué plus tôt ce mois-ci a permis de libérer 104 migrants soudanais, dont des femmes et des enfants, qui étaient détenus dans un entrepôt de trafic à Ajdabiya, à environ 800 kilomètres à l’est de la capitale, Tripoli, selon les autorités de sécurité de la ville.
Ces dernières années, la Libye est devenue un point de transit pour ceux qui fuient les guerres et la pauvreté au Moyen-Orient et en Afrique, et cherchent une vie meilleure en Europe. Les trafiquants d’êtres humains ont profité de plus d’une décennie d’instabilité pour faire passer clandestinement des migrants à travers les frontières de la Libye avec six pays, dont le Tchad, le Niger, le Soudan, l’Égypte, l’Algérie et la Tunisie. Ce pays d’Afrique du Nord a été plongé dans le chaos à la suite d’un soulèvement soutenu par l’OTAN qui a renversé et tué l’autocrate Mouammar Kadhafi en 2011.
