Les autorités maliennes ont décidé d’interdire à l’ancien Premier ministre Moussa Mara de quitter le pays. Il prévoyait de participer à une conférence internationale au Sénégal. Cette décision fait suite à l’ouverture d’une procédure judiciaire à son encontre suite à un tweet controversé dans lequel il évoquait des visites qu’il avait effectuées auprès de plusieurs détenus dans des prisons maliennes. M. Mara devait prononcer le discours d’ouverture de la sixième session du Dialogue pour la paix et la sécurité dans la région sahélo-saharienne, organisée par la Fondation Friedrich Ebert les 22 et 23 juillet à Saly, au Sénégal, en présence de responsables, d’experts et de représentants de la société civile.
Selon son avocat, M. Mara s’est rendu à l’aéroport international Modibo Keïta de Bamako pour se rendre à Dakar, mais des policiers l’ont informé verbalement qu’il n’était pas autorisé à quitter le pays sans présenter de documents officiels, le forçant ainsi à rentrer chez lui. Cette interdiction fait suite à un tweet publié par Mara le 4 juillet, dans lequel il évoquait les visites qu’il avait effectuées auprès de détenus dans les prisons de Bamako, Diouela et Koulikoro. Il leur exprimait sa solidarité et s’engageait à « continuer à lutter par tous les moyens » pour leur cause, les autorités judiciaires ont ouvert une enquête afin de déterminer si ces visites ont été effectuées sans autorisation et si ses déclarations ont violé la législation malienne.
Le 15 juillet, Mara a été interrogé par la Brigade d’investigation judiciaire, puis déféré au parquet, qui n’a pas encore retenu d’accusation formelle contre lui, l’enquête se poursuivant. Dans un communiqué, la défense de Mara a qualifié cette interdiction de « grave violation des droits fondamentaux », exigeant la levée immédiate de toute restriction à la liberté de circulation, soulignant que ce droit est garanti par la Constitution malienne et les instruments juridiques internationaux.
