Société

De plus en plus d’Afro-Américains choisissent le Kenya pour s’installer : une quête d’appartenance et de liberté

Le Kenya, et plus particulièrement sa capitale, Nairobi, connaît une augmentation significative du nombre d’Afro-Américains qui décident de quitter les États-Unis pour s’installer définitivement sur le continent, un phénomène appelé « retour aux sources ». C’est différent de l’Europe ou de certains pays d’Amérique latine où la présence africaine est limitée. J’ai l’impression que Dieu a voulu que je sois ici. Je suis chez moi et je m’intègre facilement».

 

Ce sentiment d’appartenance et de sécurité ne lui est pas propre. De nombreux expatriés afro-américains voient l’Afrique comme un espace qui leur permet d’échapper à la discrimination et aux tensions raciales persistantes dans leur pays d’origine. Adilah Mohammed, fondatrice d’Adilah Relocation Services, accompagne ces expatriés dans leurs démarches quotidiennes, du logement aux soins de santé en passant par l’ouverture de comptes bancaires. Elle estime que ce qui se passe aujourd’hui n’est pas une simple mode : « Pour moi, ce n’est pas une tendance, mais un mouvement. Ces personnes prennent des décisions libres, se libèrent des contraintes mentales. Lorsqu’elles disent rentrer chez elles, elles choisissent la liberté, et avant tout la liberté mentale. Mais l’Afrique ne devrait pas être la seule option ; nous sommes présents partout sur la planète ».

Nairobi, quant à elle, assiste à l’émergence de projets économiques fondés par ces immigrants, allant des agences de voyages aux restaurants en passant par les fermes, stimulant l’activité économique et les échanges culturels dans le pays. Mais cette migration inverse a des répercussions pour les États-Unis, comme l’explique Raphael Obonyo, expert en politiques publiques au Programme des Nations Unies pour les établissements humains : « L’Amérique perd une partie de son pouvoir d’influence et de son image traditionnelle de terre de rêves et d’opportunités. Cette migration fragilise cette image et pourrait entraîner une fuite des talents».

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Pour assurer la continuité de cette tendance, les experts soulignent la nécessité pour les pays africains d’offrir un climat d’investissement attractif, une stabilité politique et une gouvernance transparente. Dans ce contexte, le Kenya apparaît comme une destination de choix, capable d’accueillir ce mouvement, du moins pour le moment.

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