Société

Les adolescents du Congo défient les bombes, les rebelles et les enlèvements pour jouer au basket

Lorsque les bruits des bombardements et des échanges de tirs se sont enfin calmés à Goma, ville congolaise, les adolescents de toute la ville ont commencé à sortir des maisons où ils se cachaient depuis le début de l’invasion des rebelles, tous se dirigeant vers le même endroit. Moïse Bandiki, 14 ans, se frayait un chemin parmi les douilles de cuivre vides, cherchant une moto-taxi dans les rues désertes. Levi Amishi, également âgé de 14 ans, jetait des regards anxieux depuis le bus qu’il avait pris, tandis que Nelly Kafira, 19 ans, choisissait de marcher, mais plus elle s’éloignait de chez elle, plus sa peur grandissait. Elle passait devant des centaines d’uniformes militaires tachés de boue, abandonnés par les soldats en fuite face aux rebelles, selon un rapport du *New York Times* publié dimanche.

Ils savaient qu’ils risquaient leur vie en sortant après la prise de contrôle de leur ville par les rebelles, à un moment où des experts des Nations Unies documentaient des centaines de cas de passages à tabac, d’arrestations et d’exécutions perpétrés par les rebelles, ainsi que des crimes graves commis par les soldats en fuite. Mais les trois adolescents partageaient un même objectif : retourner sur le terrain de basket. La République démocratique du Congo est située au cœur de l’Afrique, et Goma se trouve sur la côte est, près du Rwanda et du Burundi. Des générations d’enfants ont grandi dans l’est du Congo au milieu de conflits quasi permanents, des conflits qui se poursuivent dans les zones rurales malgré l’accord de paix récemment négocié sous la médiation des États-Unis. Cependant, à Goma, au cours des deux dernières décennies, des milliers d’enfants ont trouvé un refuge : une académie de basket pour jeunes appelée *Promo Jeune Basket* (P.J.B.) en français.

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Jusqu’à l’éclatement de la dernière phase de la guerre en janvier dernier, environ 1 500 jeunes, des enfants aux jeunes adultes de 22 ans, se réunissaient quotidiennement sur les 11 terrains en béton fissuré de P.J.B. pour s’entraîner aux passes et aux dribbles, le bruit des ballons rebondissant simultanément résonnant à travers les maisons aux toits de tôle et aux murs bas faits de lave solidifiée, provenant du volcan surplombant la ville, qui entre parfois en éruption.

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