Le Parlement tchadien a voté, à une écrasante majorité, en faveur d’un amendement constitutionnel prolongeant la durée du mandat présidentiel de 5 à 7 ans, tout en supprimant toute restriction sur le nombre de renouvellements, une décision qui a suscité une vive controverse dans les milieux politiques et des droits humains, l’amendement, proposé par le parti au pouvoir, le Mouvement patriotique du salut, a obtenu le soutien de 171 députés, contre une seule voix opposée, sans aucune abstention.
Le projet modifie plusieurs articles de la Constitution du 29 décembre 2023 et sera soumis ultérieurement au Sénat avant un vote final lors d’une session conjointe du Parlement le 13 octobre, où il devra recueillir une majorité des trois cinquièmes pour être adopté. Le président de l’Assemblée nationale, Ali Koloto Tchaïmi, a précisé que le vote actuel « équivaut à une adoption de principe du projet, et non à une modification immédiate de la Constitution ». Parmi les principaux changements :
– **Durée du mandat présidentiel** : 7 ans, renouvelable sans limite, au lieu de 5 ans renouvelable une seule fois.
– **Nouveau poste** : Création d’un poste de vice-Premier ministre.
– **Prolongation du mandat des députés** : De 5 à 6 ans.
– **Levée de l’immunité** : Suppression de l’immunité pour les membres du gouvernement dans les affaires de crimes et délits économiques et financiers commis pendant leur mandat, les soumettant à la justice ordinaire.
À noter que le président actuel, Mahamat Idriss Déby Itno, a pris le pouvoir en avril 2021 après l’assassinat de son père, Idriss Déby, qui a dirigé le pays pendant plus de trois décennies. Après une période de transition, il a remporté l’élection présidentielle de mai 2024.
