Dans une époque où le citoyen algérien ne peut se rassasier d’un morceau de pain sec et ne peut étancher sa soif avec une gorgée d’eau provenant des égouts, nous vivons sur une plaque chauffante à cause des provocations de la clique des généraux envers tous nos voisins, qu’ils soient arabes ou africains, allant jusqu’à entrer en conflit avec de grandes puissances comme « Maman France », le taureau espagnol, et même notre voisin pacifique à l’ouest, le Royaume du Maroc. Au milieu de ces événements, le nouveau ministre de l’Intérieur a fait une déclaration choc la semaine dernière, exhortant les citoyens misérables à stocker des provisions et de la nourriture en prévision d’une guerre imminente.
Cette annonce a plongé le simple citoyen algérien dans la stupeur et l’effroi. Nous sommes en temps de paix, et pourtant, nous manquons de nourriture, d’eau, d’électricité et d’internet. Nous faisons la queue pendant des heures, nous battant entre nous pour quelques pommes de terre, quelques gouttes de lait frelaté, ou des lentilles et pois chiches avariés. Quant aux médicaments et équipements médicaux, il y a une pénurie aiguë de tout, des traitements de base aux équipements essentiels, ce qui entraîne une augmentation des décès dans les urgences en raison du manque de bonbonnes d’oxygène, de médicaments vitaux et d’injections d’antibiotiques. Comment pourrions-nous alors supporter les horreurs et les pertes d’une guerre, alors que nous n’avons ni de quoi manger ni de quoi boire en temps de paix ? Tout ce dont nous avons besoin est importé d’Asie ou du marché européen. Je doute que nous puissions nous contenter de manger des pattes de poulet, de la viande de chien ou de rat, qui disparaîtront rapidement à cause de leur surconsommation pendant les affres de la guerre. Quant au gaz et au pétrole, ils sont de si mauvaise qualité qu’ils ne conviennent même pas aux machines métalliques, alors imaginez ce qu’ils feraient à l’estomac déjà malade du citoyen. Je pense, cher citoyen misérable, que si la clique des généraux de notre pays envisageait de se lancer dans une guerre acharnée contre l’un de nos voisins ou une grande puissance, ce serait un véritable suicide.
Cela offrirait une opportunité à un nouveau colonisateur d’occuper notre terre, de violer nos femmes, nos hommes et nos enfants, et de répéter l’histoire. Après que la France nous a laissé un pays-continent, nous ne serions plus qu’un ensemble de petites entités et de factions en guerre les unes contre les autres. Et le plus ironique, c’est que la clique des généraux disparaîtrait et cesserait d’exister.
