De nouveaux cas d’asphyxie ont été signalés dans le gouvernorat de Gabès, au sud-est de la Tunisie, suite à la fuite de gaz toxiques provenant du complexe chimique de la région, sur fond de tensions parmi les habitants, selon Khair Eddine Diba, porte-parole de la campagne « Stop Pollution ». Dans une déclaration à Al Arabiya/Al Hadath vendredi, M. Diba a indiqué qu’une vingtaine d’élèves d’un établissement public de la région de Chatt al-Salam, dans le gouvernorat de Gabès, ont été victimes d’asphyxie suite à une fuite de gaz toxique, les médias locaux ont fait état de plus de huit cas d’asphyxie.
Par ailleurs, des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montraient plusieurs élèves en train d’asphyxier à l’intérieur d’une école, au moment même où les ambulances de la Défense civile arrivaient. Les nouveaux cas d’étouffement ont suscité une vague de colère parmi les habitants de Gabès, qui ont fermé les routes de la région et incendié des pneus, des militants écologistes ont également appelé à manifester aujourd’hui à Gabès, dénonçant la dégradation de la situation environnementale dans la région et protestant contre l’absence de fermeture du complexe chimique et de démantèlement de ses unités industrielles. Cet incident survient quelques semaines seulement après des incidents similaires d’étouffement massif à Gabès, le plus récent remontant à septembre dernier, lorsque plus de 40 étudiants ont été victimes d’étouffement suite à une fuite de gaz toxique provenant du complexe.
Ces incidents ont suscité une vague d’inquiétude croissante au sein du gouvernorat, où des appels à la fermeture ou au déplacement des unités industrielles du complexe chimique hors des zones résidentielles se multiplient depuis des années. Des organisations environnementales ont indiqué que le complexe, qui produit environ 57 % de l’acide phosphorique du pays utilisé dans les industries et les engrais, est devenu une source importante de pollution menaçant la santé des habitants et le milieu marin de la région, avec une augmentation des maladies respiratoires et cancéreuses parmi les habitants.
