Le Burkina Faso a rejeté une proposition américaine visant à accueillir des étrangers expulsés dans le cadre de la campagne du président Donald Trump contre l’immigration. Trump cherche à expulser des millions de migrants en situation irrégulière présents aux États-Unis, et son administration a intensifié les efforts pour expulser ces personnes vers des pays tiers, y compris plusieurs nations africaines. Le Ghana, pays voisin du Burkina Faso, a annoncé en septembre que son gouvernement avait accepté d’accueillir des citoyens d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. Cependant, le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Karamoko Jean Marie Traoré, a déclaré à la radio nationale que Ouagadougou avait rejeté à plusieurs reprises les tentatives de l’administration Trump d’envoyer des expulsés de pays tiers. « Le Burkina Faso n’est pas une terre d’expulsion », a affirmé Traoré, qualifiant la demande des États-Unis d’inconvenante.
Il a également indiqué que le Burkina Faso avait récemment décidé d’augmenter les frais de visa pour tous les Africains, ajoutant que l’hospitalité offerte par le pays « ne doit pas être perçue comme une opportunité pour un pays tiers de se débarrasser de certaines catégories de populations considérées comme indésirables ». Le gouvernement du Burkina Faso, dirigé par Ibrahim Traoré, a pris le pouvoir après deux coups d’État en 2022. Les tensions entre les autorités du pays et les puissances occidentales se sont accrues, tandis que le conseil militaire s’est rapproché de la Russie. L’ambassade des États-Unis à Ouagadougou a temporairement suspendu tous les services de visa de routine à partir de vendredi, conseillant aux résidents de se rendre à l’ambassade à Lomé, la capitale du Togo, sans préciser de raison.
Selon Reuters, le département d’État américain n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire concernant les éventuelles tentatives d’envoyer des expulsés de pays tiers au Burkina Faso. Traoré n’a pas précisé ce que le Burkina Faso aurait pu recevoir en échange s’il avait accepté la proposition. Le Ghana a confirmé que sa décision d’accueillir des expulsés d’Afrique de l’Ouest ne représentait pas un soutien à la politique d’immigration de Trump et qu’il n’avait reçu aucune contrepartie.
