Une nouvelle étude montre que les continents s’assèchent à un rythme croissant, menaçant la disponibilité à long terme de l’eau douce et favorisant la montée du niveau de la mer. Des millions de personnes dans le monde sont déjà confrontées à de graves sécheresses. L’étude, basée sur des données recueillies entre 2002 et 2024 par deux missions de la NASA, révèle que ces changements se poursuivent et s’accélèrent à un rythme alarmant. Si les sécheresses de courte durée ne sont pas rares, des études récentes ont observé des modifications à long terme des réserves d’eau terrestres mondiales. Les réserves d’eau terrestres correspondent à la quantité totale d’eau stockée sur terre, incluant la glace, les eaux de surface, les eaux souterraines et l’humidité du sol.
L’étude conclut que les zones sujettes à la sécheresse augmentent chaque année de deux fois la superficie de la Californie, soit environ 1 million de kilomètres carrés. Dans l’hémisphère nord, cela crée ce que les chercheurs appellent des « méga-sécheresses », des foyers de sécheresse interconnectés à l’échelle continentale. Bien que certaines zones soient également plus humides, la situation penche fortement vers la sécheresse mondiale. Selon l’étude, ce changement est attribué à l’épuisement généralisé des eaux souterraines, une réduction à long terme de l’approvisionnement en eau des aquifères due au pompage, notamment à des fins agricoles. Ce phénomène est responsable de 68 % des variations observées des réserves d’eau terrestres. Parmi les autres causes figurent la perte d’eau dans les régions de haute latitude, comme le Canada et la Russie, où le pergélisol et la glace fondent sous l’effet de la hausse des températures, ainsi que de graves sécheresses en Afrique et en Europe.
Selon les auteurs, les effets de cette tendance sont profonds et se font sentir à l’échelle mondiale. Au début des mesures de l’étude en 2020, environ 6 milliards de personnes, soit 75 % de la population mondiale, vivaient dans des zones où les ressources en eau douce diminuaient.
La réduction de la disponibilité de l’eau sur terre entraîne une augmentation des ressources en eau de mer, accélérant ainsi l’élévation du niveau de la mer. L’étude prévient que ce processus contribue désormais davantage à l’élévation du niveau de la mer que la fonte des calottes glaciaires.
