La République démocratique du Congo a annoncé le lancement d’une enquête officielle à grande échelle sur les activités minières illégales dans des territoires appartenant à des compagnies minières internationales, à la suite d’un rapport révélant un réseau organisé de commerce de minerais sur le marché noir, soupçonné d’impliquer des éléments de la police et de la garde présidentielle. Le ministre de la Justice congolais, Guillaume Ngiefa, a ordonné à l’autorité judiciaire et au bureau des auditeurs militaires de commencer l’enquête sur les fraudes et les activités illégales.
Cette décision fait suite à un rapport publié par la Commission nationale de lutte contre la fraude, indiquant que des creuseurs illégaux s’infiltrent régulièrement dans les sites miniers appartenant aux compagnies Glencore (suisse) et Eurasian Resources Group (basée à Londres). Ces creuseurs illégaux, qui ont envahi les mines de cobalt dans la province de Lualaba, dans le sud-est du pays, utilisent du matériel lourd et opèrent sous la protection d’éléments armés en uniforme officiel. Le rapport a révélé un schéma de contrebande organisé impliquant des entités gouvernementales, des membres de la police et de l’armée, en particulier des éléments de la garde présidentielle, ce qui a causé des pertes financières importantes pour les compagnies.
Dans le même contexte, le nouveau rapport indique que des ressortissants chinois et libanais sont impliqués dans cette activité illégale, qui nuit aux intérêts du pays et des compagnies opérant sur son sol. Le ministre de la Justice a déclaré dans un communiqué que l’ouverture de l’enquête reflète la politique du gouvernement de tolérance zéro absolue envers la fraude, la corruption et le pillage des ressources nationales, promettant de tenir responsables tous les impliqués, quel que soit leur poste ou leur nationalité. La République démocratique du Congo est l’un des pays les plus riches du monde en ressources naturelles, notamment en cobalt, en cuivre et en minerais rares, mais elle souffre en contrepartie d’une extrême pauvreté et de conflits chroniques dans ses régions orientales riches en richesses.