Un communiqué de l’armée en Guinée-Bissau a annoncé jeudi l’investiture du général Horta Nta Na Man comme président de transition, au lendemain du renversement du président Umaro Sissoco Embaló par les militaires lors d’une prise de pouvoir rapide, consécutive à des élections contestées. Radio France Internationale (RFI) a rapporté que Nta assurera la présidence pour une période transitoire d’un an. Le général Horta Nta Na Man, proche de l’ancien président, a suivi une formation militaire aux côtés d’Umaro Sissoco Embaló et a été promu au grade de général de brigade pendant son mandat.
Dans un discours de dix minutes, le chef militaire a justifié la prise de pouvoir en évoquant un « effort collectif » et déclaré que l’armée avait assumé sa responsabilité face à une menace contre la stabilité du pays représentée par les trafiquants de drogue. L’armée a également annoncé la réouverture immédiate des frontières. La cérémonie sobre, sans hymne national, s’est déroulée dans une salle de réunion au quartier général de l’armée, nouveau cœur du pouvoir situé près du port de la capitale Bissau, en présence d’officiers militaires. Les trois branches des forces armées (armée de terre, force aérienne et marine) ont officiellement proclamé l’investiture du général Horta Nta Na Man, ouvrant la voie à une transition politique prévue pour durer douze mois.
Mercredi, le « Commandement militaire supérieur pour le rétablissement de l’ordre » avait annoncé dans un communiqué télévisé avoir renversé Embaló, dans le dernier épisode en date des troubles dans ce pays coutumier des coups d’État. La prise de pouvoir de l’armée, mercredi, est intervenue la veille de la date prévue pour l’annonce des résultats préliminaires du duel présidentiel opposant Embaló à Fernando Dias, un nouveau venu en politique âgé de 47 ans, qui s’était imposé comme son principal rival dans ce petit État d’Afrique de l’Ouest, connu comme une plaque tournante du trafic de cocaïne. Avant l’annonce du coup d’État, des témoins avaient signalé des tirs nourris pendant environ une heure à Bissau, près du siège de la commission électorale et du palais présidentiel.
