Une nouvelle méthode de comptage, basée sur l’ADN extrait de leurs excréments, a permis de recenser des milliers d’éléphants de forêt africains de plus qu’on ne le pensait, d’après une étude publiée, Cette espèce d’éléphant, essentielle à la régénération des forêts tropicales, est notoirement difficile à évaluer car elle est dispersée dans des jungles denses et reculées de 22 pays africains, ce qui empêche les recensements aériens. Des scientifiques ont mis au point une nouvelle méthode : compter les éléphants individuellement grâce à l’analyse de leur « empreinte génétique » extraite d’échantillons d’excréments, cette méthode a permis de révéler une population d’environ 135 690 individus, soit près d’un cinquième de plus que les estimations de 2016, et avec une précision bien supérieure, selon l’étude de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Les techniques précédentes incluaient également l’analyse des excréments, mais les comptages étaient approximatifs car il était quasiment impossible de savoir à quel éléphant appartenait chaque excrément au sein du troupeau et d’éviter les doubles comptages. « C’est une bonne nouvelle. Il y en a plus que nous le pensions », a déclaré à Reuters le Dr Benson Okita-Ouma, co-auteur du rapport et coprésident du Groupe de spécialistes des éléphants d’Afrique de l’UICN. « Mais nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers. Il reste encore beaucoup à faire ». L’étude est présentée lors d’une réunion de l’organisme des Nations Unies sur le commerce des espèces sauvages à Samarcande, en Ouzbékistan, où des mesures de protection pour un large éventail d’espèces sont discutées.
L’éléphant de forêt d’Afrique, que l’on trouve principalement au Gabon, n’a été reconnu comme une espèce distincte de l’éléphant de savane, plus connu et plus abondant, qu’en 2021. Les deux espèces se sont séparées il y a plus de 3 millions d’années et l’éléphant de forêt est plus petit, avec des oreilles plus arrondies et des défenses plus droites. Les deux espèces sont menacées, l’éléphant de forêt étant classé « en danger critique d’extinction », le niveau d’alerte le plus élevé sur la Liste rouge des espèces de l’UICN avant l’extinction.