Le président rwandais Paul Kagame a estimé, lors d’une conférence de presse au siège de la présidence, que les coups d’État ne sont pas nécessairement tous mauvais, mais qu’ils peuvent, dans certains cas, refléter un échec de la gouvernance et constituer une tentative de redressement du cours des choses. Kagame a expliqué que les coups d’État militaires peuvent être classés en deux catégories :
– les mauvais coups d’État, motivés par des ambitions personnelles de pouvoir et qui aggravent la situation,
– et les bons coups d’État, qui surviennent lorsqu’une crise profonde n’a pas été traitée, poussant l’armée à intervenir pour corriger les défaillances du pouvoir en place.
Il a affirmé que « 90 % des coups d’État signifient qu’il existe un problème réel qui n’a pas été résolu », soulignant que ce phénomène n’est pas seulement une violation de la constitution, mais l’expression d’une crise politique et sociale profondément enracinée. Le président rwandais a insisté sur le fait que les coups d’État ne constituent pas la solution idéale, mais qu’ils mettent en lumière l’incapacité des dirigeants à construire des institutions solides répondant aux aspirations des citoyens. Il a précisé que la responsabilité incombe aux leaders africains qui ignorent les crises jusqu’à ce qu’elles explosent, appelant à des réformes radicales afin de restaurer la confiance entre les peuples et les systèmes en place. Selon Kagame, les coups d’État ne sont qu’un symptôme d’une crise plus profonde de gouvernance, et non un problème intrinsèque aux armées elles-mêmes.
Depuis 2020, le continent a connu une série de coups d’État au Mali, en Guinée, au Burkina Faso et au Niger, suscitant des craintes d’un retour de l’Afrique à l’ère d’instabilité qui a marqué les premières décennies suivant les indépendances.
