Dans une démarche qualifiée de décisive pour renforcer la transparence et consolider la reddition de comptes, l’Assemblée nationale sud-africaine a créé une nouvelle commission chargée de superviser l’institution de la présidence, mettant ainsi en œuvre une recommandation centrale de la commission Zondo, formée en 2018 pour enquêter sur les affaires de capture de l’État et de corruption au sein des services publics. Cette décision – la première du genre – marque un tournant clair vers un parlement plus fort et un pouvoir exécutif soumis à un contrôle accru. La mission principale de cette commission est de surveiller les finances de la présidence, dans le but d’empêcher la répétition des scandales de corruption qui ont secoué le pays ces dernières années.
Un membre de l’Alliance démocratique (DA), deuxième plus grand parti du pays, affirme que la création de cette nouvelle instance constitue « une étape pour protéger notre démocratie » et renforcer la capacité du parlement à tenir le pouvoir exécutif responsable. D’autres forces politiques estiment que cette mesure représente une réelle opportunité de réduire la concentration excessive du pouvoir au sein du bureau du président, d’autant plus que la commission aura, parmi ses larges prérogatives, celle d’examiner le budget de la présidence. La commission est composée de 11 membres représentant à la fois les partis de la coalition au pouvoir et l’opposition, ce qui lui confère un caractère de contrôle consensuel. Selon la nouvelle structure, le président ou son vice-président devra comparaître au moins une fois par an devant le parlement pour répondre aux questions des députés, renforçant ainsi l’approche de transparence et dotant l’institution législative d’outils de contrôle plus efficaces.
La commission Zondo avait recommandé la création de cette entité après une série de scandales de capture de l’État sous l’administration de Jacob Zuma, période durant laquelle la Cour constitutionnelle avait critiqué le parlement pour son manquement à son devoir de contrôle sur le pouvoir exécutif. Avec la naissance de cette nouvelle commission, l’Afrique du Sud espère ouvrir une nouvelle page de bonne gouvernance et restaurer la confiance des citoyens dans les institutions de l’État.