L’agence humanitaire des Nations Unies a annoncé que plus de 107 000 personnes ont été déplacées au Mozambique au cours des deux dernières semaines en raison de l’intensification de la violence dans le nord du pays, et certains stocks d’aide humanitaire sont sur le point de s’épuiser. Les attaques des rebelles se sont multipliées cette année dans le nord du Mozambique et se sont étendues à des zones auparavant considérées comme sûres, au-delà de la province riche en gaz de Cabo Delgado, jusqu’aux provinces de Nampula et Niassa. Selon l’ONU, cette violence a provoqué le déplacement de plus de 1,3 million de personnes depuis 2017.
Paola Emerson, cheffe du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) au Mozambique, a déclaré aux journalistes à Genève, en visioconférence depuis Maputo :
« Les gens fuient parce que leurs villages sont attaqués, incendiés et détruits, tandis que d’autres se réfugient dans les villages voisins par peur des attaques ». L’ONU indique qu’environ 107 000 personnes ont fui leurs foyers dans la province de Nampula en raison de la propagation de la violence. Au cours des quatre derniers mois, ce sont au total 330 000 personnes qui ont été déplacées. Mme Emerson a ajouté :
« Cette dernière vague à Nampula est inhabituelle. Nous avons reçu des rapports d’attaques menées par des groupes armés non étatiques qui durent maintenant depuis plusieurs semaines, alors que par le passé, le schéma était plus sporadique ».
Un rapport publié mardi par l’UNICEF signale une reprise de la violence dans la région de Palma, à Cabo Delgado, pour la première fois depuis 2021. Le rapport fait état de civils tués dans plusieurs zones et d’attaques ciblées contre les forces de sécurité. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a averti que les stocks de nourriture et de matériel médical sont sur le point de s’épuiser. Environ 40 % seulement des personnes déplacées ont reçu des rations alimentaires suffisantes pour les deux prochaines deux semaines.