Société

Le Niger : quand l’uranium se transforme en héritage de déchets toxiques

Aux abords des villes d’Arlit et d’Akokan, dans le nord du Niger, la distance est courte entre les mines et les habitations, entre les hautes collines de terre accumulées avec les résidus d’uranium et les maisons en argile occupées par les habitants depuis des décennies. Dès le début des années 1970, les compagnies françaises ont commencé à extraire l’uranium des roches de la région, et les habitants n’étaient pas conscients à l’époque que ce qui sortait des entrailles de la terre allait transformer leur vie en un combat quotidien contre l’air pollué, l’eau contaminée par des substances toxiques et des maladies inconnues de leurs ancêtres.

Avec l’ouverture du premier grand mine à Arlit en 1971, les habitants ont accueilli avec espoir l’arrivée du développement, mais malgré les promesses des compagnies, le développement est resté un rêve lointain, tandis que les zones minières s’étendaient rapidement. Les compagnies transportaient quotidiennement des tonnes d’uranium brut vers la France, alors que s’accumulaient autour des mines des déchets radioactifs laissés à l’air libre, exposés aux vents du désert saharien. Au début des années 1980, des travailleurs des mines ont commencé à se plaindre de graves maladies respiratoires. Beaucoup ont remarqué l’apparition d’une « toux étrange » parmi les employés, ainsi que des plaintes de fatigue et de douleurs osseuses.

Les compagnies n’ont pas fourni d’explication convaincante, se contentant d’affirmer que « les normes étaient appliquées ». En 1985 précisément, une organisation environnementale française a documenté le premier rapport évoquant la présence de matières radioactives sur les routes publiques utilisées par les habitants, après que des résidus des mines eurent été employés pour en paver certaines.

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