Dans une démarche qui reflète une nouvelle évolution dans le conflit croissant depuis la fin de l’année dernière, la société canadienne Barrick Gold, active dans l’extraction d’or, a exclu son site minier au Mali de ses prévisions globales de production pour l’année 2025. Barrick Gold n’a pas dévoilé ses plans concernant le volume de production au Mali, mais des analystes de Morningstar avaient estimé que celui-ci était prévu pour atteindre environ 250 000 onces en 2025.
La persistance du différend entre la société canadienne et la junte militaire au pouvoir à Bamako pourrait mettre les deux parties à l’épreuve. Cela pourrait entraîner une perte de revenus d’au moins un milliard de dollars pour l’entreprise, ce qui risque de dissuader les investisseurs de s’engager dans ce pays de la région du Sahel en Afrique de l’Ouest, déjà confronté à la pauvreté et aux conflits internes, bien que la hausse des prix de l’or à l’échelle mondiale joue en faveur de Barrick Gold en cas de reprise des opérations, la société pourrait rencontrer des difficultés pour récupérer le niveau de réserves qu’elle possédait auparavant.
En 2023, la production d’or au Mali a chuté de 23 %, selon un communiqué du ministère des Mines et de l’Énergie, atteignant seulement 51 tonnes contre 66,5 tonnes en 2022. Les relations entre la société canadienne et la junte militaire au pouvoir au Mali se sont détériorées depuis la fin de l’année dernière. Le gouvernement a imposé des amendes s’élevant à 700 millions de dollars à Barrick Gold, l’accusant d’évasion fiscale et de falsification de documents relatifs au volume de production et d’exportation, des accusations que l’entreprise a réfutées, les qualifiant de ciblage à son encontre.
Cette décision d’imposer des amendes fait suite à l’adoption par le gouvernement d’une nouvelle loi sur l’exploitation minière, qui permet à l’État d’augmenter sa part des richesses locales et supprime les exemptions et privilèges dont bénéficiaient auparavant les entreprises étrangères. En janvier dernier, le ministère des Mines a saisi des réserves de l’entreprise équivalant à 3 tonnes, d’une valeur estimée à 245 millions de dollars.
