Au Darfour, les civils paient le prix de l’escalade du conflit entre l’armée et les Forces de soutien rapide. Les personnes déplacées de la ville de Tawila sont confrontées à des conditions humanitaires désastreuses, sans abri adéquat ni aide alimentaire. Dans le contexte du conflit en cours entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide depuis avril 2023, les souffrances des personnes déplacées au Darfour se sont accrues. Les camps et les villes de la région sont devenus dangereux, forçant des milliers de personnes à fuir à plusieurs reprises à la recherche d’un endroit plus sûr.
La petite ville agricole de Tawila au Darfour a accueilli ces dernières semaines des centaines de milliers de personnes déplacées, forcées de quitter le camp de Zamzam après que les Forces de soutien rapide ont lancé de violentes attaques contre elle, entraînant des affrontements et des combats incessants qui ont laissé le camp « presque vide », selon les Nations Unies. Parmi ces personnes déplacées se trouve Aziza Ismail Idris, arrivée à Tawila après un voyage éprouvant avec ses cinq enfants. Ce n’est pas la première fois qu’elle est déplacée, mais la troisième, en raison de l’escalade de la violence dans la région. Aziza cuisine chaque jour un repas simple, le « balila » soudanais, avec les légumes ou les légumineuses qu’elle peut trouver, dans une vieille marmite en métal sur un feu fait de pierres et de paille.
Aziza a déclaré à l’AFP qu’elle n’avait reçu aucun soutien des organisations humanitaires depuis son arrivée dans son nouveau lieu de résidence, ajoutant que tout ce qu’elle possédait avait été détruit ou volé lors de l’attaque de sa maison ou lors de sa fuite. Elle a ajouté que sur la longue route désertique de plus de 60 kilomètres, elle et ceux qui l’accompagnaient ont été dépouillés de leurs ânes et de leurs couvertures, jusqu’à ce qu’ils atteignent la ville de Tawila sans rien et sans chaussures.
