L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti, ce vendredi, que « les cas de choléra au Soudan devraient augmenter et pourraient se propager aux pays voisins, y compris le Tchad, qui accueille des centaines de milliers de réfugiés fuyant la guerre civile au Soudan dans des conditions de surpeuplement ». Le représentant de l’OMS au Soudan, Shible Sahbani, a déclaré lors d’une conférence de presse à Genève, via une liaison vidéo depuis Port-Soudan, selon l’agence Reuters, que « notre préoccupation est la propagation du choléra ». Il a indiqué que « le choléra s’est propagé dans 13 États du Soudan, y compris le nord et le sud du Darfour, voisins du Tchad », et que « 1 854 personnes sont déjà décédées dans la dernière vague avec le début de la saison des pluies, qui est dangereuse ».
Il a ajouté : « Nous supposons que si nous n’investissons pas dans des mesures de prévention, de surveillance, dans un système d’alerte précoce, dans la vaccination et dans l’éducation des populations, le choléra se propagera certainement aux pays voisins, et pas seulement, il pourrait s’étendre à la sous-région ». Il a appelé à la mise en place de couloirs humanitaires et à un cessez-le-feu temporaire pour permettre des campagnes de vaccination de masse contre le choléra et d’autres maladies comme la dengue et le paludisme, soulignant que « cela représente un danger majeur pour les réfugiés soudanais, y compris certains qui ont survécu aux attaques contre un camp de déplacés au Darfour et qui vivent dans des sites frontaliers surpeuplés et temporaires du côté tchadien de la frontière ».
De son côté, le coordinateur résident des Nations Unies et coordinateur des affaires humanitaires au Tchad, François Batalingaya, a décrit, lors de la même conférence de presse, les conditions dans lesquelles environ 300 000 personnes sont bloquées avec un accès limité aux services d’aide en raison d’un manque de financement. Il a déclaré : « Dans des conditions surpeuplées et insalubres, une éventuelle épidémie pourrait être dévastatrice ». Sahbani a noté que « les taux de mortalité ont diminué ces dernières semaines dans la capitale Khartoum et ses environs grâce à une campagne de vaccination orale contre le choléra lancée ce mois-ci ».
