La Chine a annoncé son intention de supprimer les droits de douane sur presque toutes les importations en provenance de 53 pays africains avec lesquels elle entretient des relations diplomatiques, élargissant ainsi une politique précédente qui exemptait uniquement 33 pays africains de ces droits. Cette annonce a été faite lors d’une réunion ministérielle dans la ville chinoise de Changsha, où les dirigeants africains se sont réunis pour examiner la mise en œuvre des résultats du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) de 2024.
Le président Xi Jinping a décrit cette nouvelle initiative comme une pierre angulaire du partenariat économique sino-africain proposé pour un développement commun. Le plan vise à offrir aux exportations africaines un accès plus large aux marchés, à répondre à la demande des consommateurs chinois pour les produits africains, et à renforcer la position de la Chine en tant que principal partenaire commercial du continent, dépassant les 300 milliards de dollars dans le commerce bilatéral en 2024. Ce tournant économique stratégique intervient alors que les États-Unis, sous la direction du président Donald Trump, envisagent d’augmenter les droits de douane sur les exportations africaines, menaçant ainsi les accords commerciaux préférentiels tels que la loi sur la croissance et les opportunités en Afrique (AGOA).
Dans une déclaration conjointe, les ministres chinois et africains ont critiqué ces mesures unilatérales, les qualifiant de nuisibles au système économique mondial. Hannah Ryder, de la société de conseil Development Reimagined basée à Pékin, a déclaré : « Il s’agit d’un changement structurel dans les relations commerciales entre l’Afrique et la Chine », soulignant que les pays africains à revenu intermédiaire, comme le Nigeria et l’Afrique du Sud, bénéficient désormais d’un accès au marché, ce qui contribue à diversifier les exportations au-delà des matières premières. Il est à noter que l’Eswatini, le seul pays africain qui reconnaît Taïwan, a été exclu.
