Politique

L’Autorité des communications kényane suspend la couverture en direct des manifestations

 

La décision des autorités kényanes de suspendre la diffusion en direct des manifestations qui ont secoué le pays mercredi a suscité une vague de condamnations de la part d’organisations de défense des droits humains et d’institutions médiatiques, accusant le gouvernement de tenter d’étouffer les informations sur les abus sécuritaires. Dans un communiqué officiel, l’Autorité des communications kényane a ordonné à toutes les chaînes de télévision et de radio de cesser la couverture en direct des manifestations, estimant que ces diffusions “violent les dispositions constitutionnelles” relatives à la liberté d’expression et des médias.

Cette décision est intervenue alors que les chaînes diffusaient des manifestations marquant le premier anniversaire des protestations de la “Génération Z” contre la loi de finances 2024, qui avaient fait des dizaines de morts. Plusieurs organisations de défense des droits humains, comme la Commission kényane des droits humains, ont rapidement appelé les médias locaux à ignorer cette décision et à refuser de l’appliquer. Dans un communiqué, elle a déclaré qu’il était “inacceptable que les autorités gouvernementales imposent une censure sur l’information, limitant ainsi la liberté de la presse”. Elle a également annoncé avoir contesté la décision devant la Haute Cour, la qualifiant d’“inconstitutionnelle” et visant à “dissimuler les abus de la police”.

 De son côté, l’organisation “Afrique audacieuse sans censure” a exprimé sa condamnation de cette décision, estimant qu’elle constitue une violation de la liberté de la presse au Kenya. Elle a appelé à la reprise des diffusions en direct des événements, conformément aux normes internationales de liberté d’expression, et a exhorté le gouvernement kényan à respecter les conventions internationales garantissant la liberté de la presse. Selon des rapports, les autorités ont perturbé les signaux de diffusion terrestre de chaînes majeures telles que NTV, KTN et Citizen TV, ce qui a poussé le groupe Nation Media à publier un communiqué cinglant, affirmant que “l’interruption du signal a été effectuée sans respecter les procédures légales, constituant une ingérence directe dans l’indépendance éditoriale”.

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Les restrictions ne se sont pas limitées au domaine des médias, mais se sont également étendues au numérique, le gouvernement ayant restreint l’accès à certaines plateformes de réseaux sociaux comme Telegram, rendant encore plus difficile pour les citoyens et les médias de partager des informations liées aux manifestations.

 

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