Les États-Unis et l’Union européenne ont appelé le gouvernement du Malawi à ouvrir une enquête urgente sur ce qu’ils qualifient d’actes de violence ciblant des manifestants, alors que les tensions s’intensifient à l’approche des élections prévues en septembre prochain. Cet appel intervient après des allégations d’attaques contre des manifestants dans la capitale, Lilongwe, par des individus armés non identifiés, munis de machettes et de pierres, qui auraient blessé plusieurs personnes et incendié deux véhicules, selon des rapports locaux.
Les manifestants protestaient contre ce qu’ils décrivent comme un manque de transparence dans les plans de la commission électorale pour la mise en place d’un système de vote électronique pour le scrutin à venir, réclamant la démission de plusieurs de ses responsables. Le président Lazarus Chakwera devrait se présenter pour un second mandat dans un pays où environ trois quarts des 21 millions d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté. Selon l’Agence France-Presse, certains manifestants ont déclaré avoir été battus par des assaillants armés sous les yeux de membres de l’armée et de la police, qui n’auraient pas intervenu. En revanche, la police a démenti cette version, affirmant avoir utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les assaillants, qui n’ont pas encore été identifiés.
Dans une déclaration conjointe, des missions diplomatiques du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de l’Irlande, des États-Unis et de l’Union européenne ont appelé au respect du droit de manifester pacifiquement et ont exprimé leur préoccupation face à “l’augmentation de la violence lors de manifestations pacifiques et légales dans les villes du Malawi”, dans une déclaration séparée, la chargée d’affaires de l’ambassade des États-Unis, Amy Diaz, a accusé les forces de sécurité d’inaction, se disant “écœurée” par ce qu’elle a décrit comme une “attaque armée contre des manifestants pacifiques”. L’opposition accuse le parti au pouvoir, le Congrès du Malawi, d’utiliser les institutions de l’État pour réprimer les voix dissidentes, tandis que les citoyens se plaignent de la détérioration des conditions de vie, avec un taux d’inflation atteignant environ 30 %.
