Le gouvernement mozambicain a annoncé que les conditions étaient désormais réunies pour la reprise du vaste projet de gaz naturel liquéfié (GNL), mené par la société française TotalEnergies dans la province de Cabo Delgado (nord du Mozambique). Ce projet faisait suite à une interruption de plus de trois ans suite à une attaque meurtrière menée par des militants dans la ville de Palma, adjacente au site de production d’Afungi. Le ministre mozambicain de l’Énergie, Estevao Bali, a déclaré que les autorités avaient réussi à améliorer la situation sécuritaire et à créer un environnement propice à la reprise d’investissements majeurs.
Dans des déclarations à l’agence de presse portugaise (Lusa), il a ajouté que l’État avait « déployé des efforts continus pour restaurer la confiance des investisseurs », soulignant que toutes les conditions nécessaires étaient désormais réunies. Ce projet, évalué à environ 20 milliards de dollars, constitue l’un des plus importants investissements privés en Afrique. Le projet est suspendu depuis 2021 après une attaque lancée par des militants liés à Daech qui, selon l’organisation de surveillance du conflit ACLED, a fait plus de 800 morts, dont des sous-traitants travaillant sur le site. L’entreprise française a alors déclaré un cas de force majeure.
Malgré les inquiétudes persistantes, le président mozambicain Daniel Chavez a rencontré le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, afin de discuter des mesures à prendre pour relancer le projet, qui devrait contribuer à stimuler la croissance économique et à accroître les exportations, renforçant ainsi la position du Mozambique comme exportateur majeur de gaz sur les marchés mondiaux. En réaction, des organisations de défense des droits humains et de l’environnement, dont les Amis de la Terre, ont porté plainte contre TotalEnergies devant les tribunaux français pour « homicide involontaire », affirmant que l’entreprise « n’avait pas protégé les travailleurs lors de l’attaque de 2021 ». Elles ont également dénoncé les violations commises par les soldats mozambicains contre la population pendant la période où le site du projet était censé être sécurisé.
