Standard & Poor’s a abaissé la note souveraine du Sénégal à « B- » et lui a attribué une perspective « négative », reflétant les inquiétudes croissantes concernant le niveau élevé de la dette du pays et les pressions financières croissantes qui pèsent sur le gouvernement. Dans son rapport publié lundi soir, l’agence a confirmé que le ratio dette/PIB du gouvernement sénégalais a atteint 118 % à la fin de l’année dernière, contre une estimation précédente de 104 %. Ce résultat est le résultat d’un nouvel audit mené par les autorités financières sénégalaises. De son côté, le ministère sénégalais des Finances a publié un communiqué confirmant avoir « pris note » de la décision de l’agence et réaffirmant son engagement en faveur de la « transparence financière » et sa volonté de rassurer ses partenaires quant à sa capacité à honorer ses obligations financières.
L’agence a indiqué que le niveau élevé de la dette et les besoins de financement inattendus de cette année, ainsi que les importantes échéances de l’année prochaine, pourraient entraîner des pressions financières accrues sur le gouvernement et potentiellement compliquer les négociations en cours avec le Fonds monétaire international (FMI) concernant un nouveau programme de soutien économique. L’agence a ajouté : « Nous comprenons que les besoins de financement extérieur du Sénégal dépassent largement les estimations précédentes, ce qui pourrait créer des obstacles supplémentaires à la conclusion d’un accord avec le FMI». Le ministère sénégalais des Finances a déclaré que les consultations avec le FMI se poursuivaient de manière proactive et constructive, précisant que la date de la réunion du Conseil d’administration du FMI sur les rapports trompeurs sur la dette serait fixée « dès que possible ».
Malgré la dégradation de la note de crédit, les obligations souveraines sénégalaises ont enregistré une hausse des échanges internationaux mardi, mais leur valeur reste en baisse d’environ un quart depuis la révélation des rapports trompeurs sur la dette en septembre dernier, Standard & Poor’s a indiqué que le ratio d’endettement actuel est le plus élevé parmi les pays africains notés « B » pour le crédit à long terme, expliquant que la révision significative des notes « laisse au Sénégal peu de marge de manœuvre budgétaire pour faire face à tout choc économique ou financier potentiel futur ».
