L’Union africaine a annoncé la suspension de la Guinée-Bissau de toutes ses instances, deux jours après le renversement du président Umaro Sissoco Embaló et la prise de pouvoir par des militaires dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Mahmoud Ali Youssouf a déclaré que l’UA a décidé de « suspendre avec effet immédiat » la participation de la Guinée-Bissau à toutes ses institutions. Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a, lors d’une session extraordinaire, condamné le coup d’État en le qualifiant de « changement anticonstitutionnel de gouvernement ». Un communiqué précise que la suspension restera en vigueur « jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel ».
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a également condamné le coup d’État dans un communiqué et annoncé la suspension de la Guinée-Bissau. Le bloc régional a appelé les forces armées à regagner leurs casernes et indiqué qu’il enverrait une mission de médiation de haut niveau. Le Nigeria, siège de la CEDEAO, a publié une déclaration séparée condamnant le coup d’État et appelant à garantir la sécurité des observateurs électoraux. De son côté, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a déclaré que le prétendu coup d’État survenu dans le pays voisin, la Guinée-Bissau, était une « mise en scène » et a exigé la poursuite du processus électoral interrompu.
Lors des élections présidentielles, le président sortant Umaro Sissoco Embaló était opposé à Fernando Dias, un nouvel acteur politique relativement jeune de 47 ans, qui avait affirmé être en passe de l’emporter. Répondant aux questions des députés, Ousmane Sonko a déclaré : « Ce qui s’est passé en Guinée-Bissau est une mascarade. Nous voulons que le processus électoral aille à son terme ». Il a ajouté : « Il faut que la commission électorale puisse proclamer le vainqueur », le ministère sénégalais des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué qu’Embaló était arrivé au Sénégal jeudi à bord d’un vol spécial, suite à une intervention de la CEDEAO.
