Bobi Wine, éminent leader de l’opposition ougandaise, a mis en garde contre la détérioration du climat politique dans son pays à l’approche de l’élection présidentielle, prévue pour janvier 2026. Il a dénoncé la multiplication des menaces contre lui et ses partisans, dans un climat de répression et d’intimidation. « La situation empire à tous égards », a déclaré Wine dans des déclarations rapportées par les médias. « Les menaces contre ma vie se sont multipliées et nous avons constaté une augmentation des enlèvements, des arrestations et même des meurtres.
Par exemple, nous avons le cas d’un frère de la région de Karamoja qui a été blessé par plus de 150 balles.» Il estime que l’objectif est d’instiller la peur chez tous ceux qui le soutiennent ou adhèrent à sa cause, mais il a souligné que « la résistance se renforce, notre base populaire s’élargit et notre détermination se renforce».Les tensions politiques se sont particulièrement intensifiées ces derniers mois, en raison des attaques répétées de Muhoozi Kainerugaba, chef de l’armée et fils du président ougandais Yoweri Museveni, largement considéré comme un héritier politique potentiel de son père. Bobi Wine se prépare à se représenter à la présidentielle face à Museveni, qui dirige le pays depuis 1986. Les deux hommes s’étaient déjà affrontés lors des élections de 2021, où la commission électorale avait déclaré Museveni vainqueur avec 58 % des voix, contre 35 % pour Wine, qui avait qualifié les résultats de « vol électoral ».
Évoquant les prochaines élections, Wine a déclaré : « Museveni ne sera pas renversé par un simple vote. Beaucoup de choses doivent changer, mais la légitimité doit venir du peuple. Même si nous prenons les armes et renversons Museveni, nous serons alors considérés comme un simple groupe de violents dénué de toute légitimité. » Il a ajouté : « Je n’encourage personne à boycotter les élections. Même ceux qui disent ne pas croire aux élections sont les premiers à s’inscrire à l’approche du jour du scrutin».Ces déclarations mettent en lumière la tension croissante et la polarisation politique en Ouganda, alors que le pays se prépare à des élections qui pourraient marquer un tournant crucial dans son histoire politique.
