Les entreprises mondiales du secteur des matières premières dominent des secteurs vitaux des économies africaines et jouissent d’une large présence et d’une forte influence sur tout le continent, supervisant l’exploitation et la gestion de nombreuses ressources. Certains géants du secteur des matières premières, tels que Trafigura, Glencore, Vitol, Olam et Cargill, contrôlent des ressources clés sur le continent, comme le cacao, le pétrole et des minéraux de toutes sortes. Ils sont même impliqués dans des projets d’infrastructures, contrôlant les voies d’approvisionnement et d’exportation, la planification et le financement, en République démocratique du Congo, Trafigura a accordé un préfinancement de 200 millions de dollars à Ivanhoe Mines, qui commencera à raffiner le cuivre à partir de septembre prochain.
Au Gabon, la compagnie pétrolière nationale s’est appuyée sur Gunvor pour financer une transaction de 300 millions de dollars visant à acquérir les actifs de Tullow Oil. Cela démontre clairement que l’Afrique est devenue dépendante des géants des matières premières pour financer ses économies. Bien que l’essor des sociétés de négoce et leur présence au cœur des économies remontent à trois décennies, le négoce de matières premières est l’une des plus anciennes activités commerciales. Il contribue aux mouvements de fonds, stimule l’économie et crée de la croissance et du développement. À quelques exceptions près, la plupart des pays africains et leurs entreprises publiques et privées manquent de la puissance nécessaire pour conclure des transactions majeures et mener à bien des projets de manière autonome.
Selon Charles Thiemeli, directeur Afrique de BNG, basé à Genève, les négociants internationaux sont indispensables au continent africain, car ils disposent de nombreux moyens et équipements qui font défaut à la région. Ces entreprises ont souvent leur siège social à Genève, Londres, Paris, New York ou Singapour et bénéficient de relations bancaires privilégiées. En tirant parti des fluctuations du marché et de la hausse des prix des matières premières, elles disposent d’une capacité financière importante, ce qui leur confère un contrôle solide sur le marché et la capacité d’exécuter des projets et d’extraire des richesses.
