Le secteur agricole en Sierra Leone travaille à un rythme accéléré pour répondre aux besoins alimentaires du pays et stimuler une économie qui souffre d’un manque de ressources, de corruption et d’une mauvaise gestion. Au cours des dernières décennies, la Sierra Leone a traversé des crises économiques difficiles en raison de la guerre civile qui a fait 50 000 morts et déplacé plus de la moitié de la population. Depuis la fin de cette guerre en 2002, le secteur agricole a commencé à se redresser progressivement, bien que l’infrastructure de l’économie verte ait été complètement détruite, en plus des fléaux causés par le changement climatique.
Avec le soutien de programmes du ministère de l’Agriculture tels que « Feed Salone » et d’organisations non gouvernementales comme « Madam », les petits et grands agriculteurs travaillent constamment pour augmenter la production de riz, largement consommé par la population. Les agriculteurs affirment qu’ils consomment entre 60 et 70 % de leurs récoltes à domicile et vendent le reste. Alors que des efforts sont déployés pour réduire les importations, le gouvernement de la Sierra Leone a importé environ 480 tonnes de riz en 2022 pour combler le déficit de production. À travers le programme « Feed Salone », le ministère de l’Agriculture vise à renforcer la sécurité alimentaire du pays et à lutter contre la malnutrition, qui touche particulièrement les enfants.
Selon les chiffres du Programme alimentaire mondial des Nations Unies, 26 % des enfants de moins de cinq ans souffrent d’un retard de croissance, et environ 20 % de la population a eu besoin d’une aide alimentaire pendant la saison sèche de l’année dernière. Le gouvernement cherche à soutenir les agriculteurs en les intégrant dans ses programmes et en achetant directement leurs récoltes après la moisson. Cependant, les acteurs du secteur se plaignent des faibles prix proposés par le gouvernement, tandis que les contraintes financières et logistiques les empêchent d’accéder aux marchés pour vendre leurs produits.
Les agriculteurs font face à des obstacles qui limitent l’amélioration de leurs conditions de vie et l’impact de leurs efforts agricoles. Selon un rapport de la Banque mondiale publié en 2021, seulement 28,9 % des adultes possèdent un compte bancaire, avec un taux encore plus faible parmi les femmes et les habitants des zones rurales, ce qui rend l’accès au financement et à l’épargne particulièrement complexe.
