Société

La Zambie interdit la pêche dans le lac Tanganyika pour limiter la dégradation environnementale

Dans une démarche reflétant une préoccupation environnementale croissante, les autorités zambiennes ont imposé une troisième interdiction annuelle de la pêche dans le lac Tanganyika, dans le but de freiner la dégradation environnementale qui menace l’un des écosystèmes les plus diversifiés au monde. Bien que la part de la Zambie dans le lac ne représente que 6 %, elle est le seul pays à appliquer régulièrement cette interdiction, alors que les efforts des autres pays riverains varient.

Le lac Tanganyika est le plus long et le plus profond d’Afrique, et le deuxième plus profond au monde après le lac Baïkal en Russie. Il s’étend sur une superficie partagée entre quatre pays : la République démocratique du Congo (environ 45 %), la Tanzanie (41 %), le Burundi (8 %) et la Zambie (6 %). Le lac constitue une source de subsistance pour des millions de personnes, la majorité dépendant de la pêche comme principale source de revenus, notamment dans les zones rurales. Les estimations indiquent que la population des régions entourant le lac s’élevait à environ 12,5 millions d’habitants en 2012, avec un taux de croissance annuel supérieur à 2 %.

Cependant, la surpêche, combinée aux effets du changement climatique, a entraîné une diminution significative des stocks de poissons, incitant les autorités zambiennes à imposer cette interdiction annuelle pour tenter de rétablir l’équilibre écologique. Avec la baisse de la production, certains pêcheurs ont eu recours à des outils illégaux, comme des filets monofilaments, qui capturent des poissons juvéniles et non matures. Selon des rapports, ces filets, importés en grandes quantités de Chine, entrent via la Tanzanie, bien qu’ils y soient également interdits. En 2024, une organisation environnementale dans la région de Nsumbu a saisi des filets interdits d’une valeur estimée à environ 180 000 dollars.

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De plus, des espèces rares de poissons locaux, comme les poissons ornementaux de la famille des cichlidés, sont ciblées par des plongeurs non autorisés. Ces poissons sont ensuite transportés vers Lusaka ou Dar es Salaam, puis exportés vers des marchés en Europe, en Amérique, en Asie et en Afrique du Sud, en raison d’une surveillance insuffisante conformément à la Convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction (CITES).

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