Dans la vie des Dinka, une communauté pastorale issue de la lignée nilotique et le plus grand groupe ethnique du Soudan du Sud, les vaches occupent une place aussi importante que l’être humain lui-même. Elles sont une source principale de lait et de nourriture, un moyen de payer la dot, les compensations ou les amendes, et un symbole de fierté et de richesse sociale. Entre le pâturage quotidien et les célébrations saisonnières, les vaches reflètent la profondeur du lien entre l’humain et la nature dans la culture Dinka. Les territoires des Dinka s’étendent sur environ les deux tiers du Soudan du Sud, couvrant de vastes zones du nord et de l’est dans la région du Haut-Nil, ainsi que le nord-ouest dans la région de Bahr el-Ghazal et ses États.
Les membres de la communauté dépendent principalement de l’élevage et de la gestion du bétail, qui forme la colonne vertébrale de leur économie et de leur culture, tandis que l’agriculture de subsistance constitue une source supplémentaire de nourriture, renforçant leur stabilité sociale. La vie des Dinka est rythmée par les variations saisonnières qui déterminent leurs déplacements à la recherche de pâturages pour leur bétail. En automne, ils restent avec leurs vaches dans leurs terres d’origine, dans les villages et les campements, où les tâches de pâturage se mêlent aux activités domestiques quotidiennes, avec l’arrivée de l’été et la raréfaction de l’eau, ils migrent vers les zones marécageuses connues sous le nom de « toic » à la recherche d’herbe et d’eau nécessaires au bétail. Ces déplacements ne sont pas seulement un mode économique, mais aussi une partie intégrante de l’organisation sociale et culturelle qui lie la communauté à sa terre et à son bétail, faisant des vaches le pivot de leur vie quotidienne.
Chez les Dinka, l’individu est lié aux vaches dès sa naissance. Les noms des nouveau-nés, qu’ils soient garçons ou filles, sont souvent inspirés des couleurs des vaches. Un garçon peut être nommé « Mbyor », signifiant taureau blanc, ou « Merial », pour un taureau blanc et noir, tandis que les filles portent des noms comme « Amiir » ou « Deng ».
