Une source diplomatique française a annoncé que Paris a suspendu sa coopération avec le Mali dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et a ordonné l’expulsion de deux diplomates maliens, en réponse à l’arrestation d’un diplomate français par Bamako en août. La même source a indiqué que le Mali avait déclaré « cinq employés » de l’ambassade de France à Bamako personae non gratae, mais ceux-ci avaient déjà quitté le pays dimanche. Elle a ajouté que « d’autres mesures » seraient prises prochainement « si notre compatriote n’est pas libéré rapidement ».
Les autorités de ce pays d’Afrique de l’Ouest avaient annoncé il y a un mois l’arrestation d’un citoyen français, soupçonné de travailler pour les services de renseignement français, accusant des « pays étrangers » de tenter de déstabiliser le pays. Paris a donné aux deux diplomates maliens expulsés jusqu’à samedi pour quitter le territoire français. En août, les autorités françaises avaient déclaré mener des discussions avec le Mali « pour dissiper tout malentendu » et garantir « la libération immédiate » du diplomate arrêté. Paris a qualifié les accusations de Bamako concernant une tentative de déstabilisation de « non fondées », soulignant que le membre du personnel de l’ambassade devait être libéré en raison de son immunité diplomatique.
Le mois dernier, le conseil militaire au pouvoir au Mali a annoncé l’arrestation de dizaines de soldats, dont des généraux et des officiers de haut rang, accusés d’avoir tenté de renverser le gouvernement. Leurs photos, ainsi que celle du diplomate français, ont été diffusées à la télévision d’État. Le conseil militaire, dirigé par le président Assimi Goïta, est arrivé au pouvoir à la suite de deux coups d’État successifs en 2020 et 2021. Il a rompu avec ses partenaires occidentaux, comme la France, ancienne puissance coloniale, en brandissant le slogan de la souveraineté nationale.
