Fin août dernier, les États-Unis ont mis à jour leur liste des minéraux critiques, en envisageant d’y ajouter le cuivre, le potassium et l’argent, des ressources abondantes en Afrique, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles opportunités de financement et d’investissement pour les pays producteurs. La liste initiale inclut également le silicium, le rhénium et le plomb, avec la Chine, le Chili et l’Australie parmi les principaux producteurs de ces minéraux. La liste définitive devrait être adoptée d’ici mi-novembre prochain, après une série de consultations publiques.
Aubrey Hruby, présidente du groupe de travail sur les minéraux critiques au Centre Afrique du Conseil de l’Atlantique, a déclaré que l’inclusion de ces minéraux « ouvre des canaux de soutien de la part du gouvernement américain ». De son côté, Gracelin Baskaran, directrice du programme de sécurité des minéraux critiques au Centre d’études stratégiques et internationales, a estimé que cette liste « met en lumière les priorités de Washington sur la base d’une évaluation méthodique des faiblesses de la chaîne d’approvisionnement ». Elle a ajouté que le cuivre est un élément essentiel pour les secteurs de la défense, de l’énergie et de la sécurité économique, tandis que le potassium est crucial pour la sécurité alimentaire, soulignant que leur inclusion dans la liste finale pourrait augmenter les ressources allouées au soutien des projets de production.
Les pays africains producteurs de ces minéraux, tels que la République démocratique du Congo et la Zambie (cuivre), l’Afrique du Sud et le Maroc (argent), et le Gabon (potassium), pourraient bénéficier de cette orientation américaine, notamment en raison de l’existence de plusieurs listes de minéraux critiques au sein des départements de la Défense, de l’Énergie et de l’Intérieur des États-Unis, ce qui offre des opportunités d’accès à des financements fédéraux, des incitations fiscales, ainsi qu’au soutien de la Banque d’import-export. Duncan Wood, fondateur de la société de conseil international Hearst, a indiqué que l’inclusion des minéraux dans la liste de l’Agence géologique américaine (USGS) représente une étape importante en raison de la réputation scientifique de l’agence. Il a ajouté que cela pourrait renforcer les efforts de cartographie aux États-Unis et ouvrir la voie au développement de ressources à l’étranger.
