À cinq jours de l’élection présidentielle prévue le 12 octobre au Cameroun, le président sortant Paul Biya, âgé de 92 ans et au pouvoir depuis 1982, a tenu son premier grand meeting électoral mardi à Maroua, dans la région de l’Extrême-Nord. S’adressant avec fermeté à la foule lors de sa première apparition publique depuis mai 2025, le président a déclaré : « Ma détermination à vous servir reste intacte », avant d’ajouter : « Je vous demande, une fois encore, votre précieux soutien ». Paul Biya est arrivé en début d’après-midi à l’aéroport de Maroua accompagné de son épouse, Chantal Biya, vêtue d’une robe blanche ornée de fleurs bleues et d’un portrait de son mari. Il a prononcé un discours d’environ 25 minutes, axé sur la jeunesse, les femmes et les infrastructures du pays.
« Mon objectif est que chaque jeune, où qu’il soit, trouve facilement un emploi ou devienne entrepreneur. Aucun jeune, diplômé ou non, ne sera laissé pour compte », a-t-il proclamé devant des centaines de partisans du Mouvement démocratique populaire camerounais au pouvoir, réunis au stade municipal de Maroua, sous une forte présence sécuritaire, selon les organisateurs, environ 25 000 personnes étaient attendues, mais seules quelques centaines étaient présentes. Comme en 2018, Paul Biya a choisi Maroua, une ville frontalière du Nigeria et du Tchad dans l’Extrême-Nord, considérée comme un bastion électoral avec 1,22 million d’électeurs inscrits, mais régulièrement ciblée par les attaques du groupe Boko Haram. Alors que des alliés du Nord, tels que Tchirouma et Bello, se sont désolidarisés de Biya pour briguer son siège, cette région apparaît comme un facteur clé pour déterminer le vainqueur du 12 octobre, selon l’analyse d’Ari Netwi de l’International Crisis Group.
Cette première apparition publique intervient neuf jours après le lancement officiel de la campagne électorale, au cours de laquelle plusieurs candidats, dont Issa Tchirouma Bakary, Bello Bouba Maïgari et Cabral Libii (arrivé troisième en 2018), ont sillonné le pays. Maurice Kamto, leader de l’opposition dont la candidature a été rejetée en août, a appelé les électeurs à « voter librement » après l’échec des discussions sur un candidat unique de l’opposition. L’élection du 12 octobre sera la huitième à laquelle Paul Biya participe, en se présentant pour un nouveau mandat de sept ans.
