Politique

Conflit autour du sort de l’ancien ambassadeur tanzanien Humphrey Polepole après son enlèvement mystérieux

L’enlèvement de l’ancien ambassadeur de Tanzanie à Cuba, Humphrey Polepole, a provoqué un choc dans les milieux politiques et des droits humains en Tanzanie, alors que les cas de disparitions forcées ciblant les critiques du gouvernement se multiplient à l’approche des élections générales prévues le 29 octobre. Des sources militaires, politiques et sécuritaires tanzaniennes ont déclaré à *The Africa Report* que Polepole « est décédé des suites de ses blessures après avoir été attaqué », tandis que des organisations de défense des droits humains à Dar es Salaam ont affirmé que des « sources au sein de la police » indiquaient qu’il était toujours en vie.

Polepole, ancien membre du parti au pouvoir, *Chama Cha Mapinduzi* (CCM), et proche de la présidente Samia Suluhu Hassan avant de devenir un critique de ses politiques, a été enlevé à son domicile le 6 octobre. Le même jour, son frère, Godfrey Polepole, a publié une vidéo largement diffusée révélant les détails de l’incident, montrant des images de sang abondant à l’intérieur de la maison. Il a indiqué que les ravisseurs ont fait irruption après avoir coupé l’électricité et défoncé les portes. L’organisation *Tanzanian Human Rights Defenders Coalition* (THDRC) a appelé la présidente Samia Suluhu à « intervenir d’urgence pour sauver la vie de Polepole et ouvrir une enquête indépendante et transparente ». L’organisation a signalé avoir documenté plus de 100 cas d’enlèvements et de disparitions forcées au cours des deux dernières années, ciblant des activistes et des opposants.

Polepole est l’un des critiques les plus en vue de la présidente Samia depuis sa démission de son poste diplomatique. Il avait accusé son gouvernement de « corruption systématique », qualifiant cela de « prise de contrôle de l’État », et avait remis en question sa légitimité en tant que candidate du parti au pouvoir pour les élections d’octobre, l’enlèvement de Polepole est survenu seulement deux jours après l’apparition d’un officier de l’armée tanzanienne, le capitaine Charles Tisha, dans une vidéo critiquant le gouvernement, l’accusant de graves violations des droits humains et d’utiliser les forces de sécurité pour intimider les opposants, avant de disparaître lui aussi dans des circonstances mystérieuses.

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