Les regards se tournent vers la Côte d’Ivoire, le plus grand producteur mondial de cacao, à l’approche de l’élection présidentielle prévue le 25 octobre. Bien que cette échéance soit de nature locale, ses répercussions dépassent les frontières du pays, affectant les marchés financiers régionaux et internationaux, dans un contexte d’intérêt croissant de la part des investisseurs mondiaux. Le président actuel, Alassane Ouattara, âgé de 83 ans, se présente pour un quatrième mandat face à une opposition dépourvue de figures politiques de poids. Bien que quatre candidats, dont deux anciens ministres, le porte-parole de l’ex-président Laurent Gbagbo et son ex-épouse Simone Gbagbo, soient en lice, aucun ne bénéficie d’un soutien partisan significatif. Cela fait de cette élection davantage un « référendum sur Ouattara » qu’une véritable compétition électorale.
Un point marquant de ce scrutin est l’exclusion de figures de premier plan comme Laurent Gbagbo, qui conserve une certaine popularité dans certains milieux, et Tidjane Thiam, ancien PDG de Credit Suisse, dont la candidature a été rejetée en raison de sa nationalité française, incompatible avec la loi ivoirienne. Ouattara, formé aux États-Unis et ayant travaillé à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest et au Fonds monétaire international, se présente comme le garant de la stabilité face à ce qu’il qualifie de « défis sécuritaires, économiques et monétaires », minimisant les préoccupations liées à son âge et à son état de santé. La Côte d’Ivoire est l’une des économies à la croissance la plus rapide en Afrique de l’Ouest et a su attirer l’attention des investisseurs internationaux grâce à la performance de ses obligations souveraines, parmi les meilleures du continent.
Cette performance a conduit le gouvernement à diversifier ses instruments financiers à travers des initiatives innovantes, comme l’accord « dette contre éducation » en décembre dernier. En mars, le gouvernement a émis des obligations régionales en monnaie locale, suivies en juillet par des obligations « samouraï » japonaises respectueuses de l’environnement. Le mois dernier, le pays a obtenu le premier prêt lié à la durabilité en Afrique. Ces initiatives reflètent la volonté de la Côte d’Ivoire de diversifier ses sources de financement et de se positionner comme une destination d’investissement attrayante sur le continent.
