Politique

L’Union africaine suspend l’adhésion de Madagascar après le coup d’État militaire

Le nouveau dirigeant militaire de Madagascar, le colonel Michael Randrianirina, a annoncé qu’il prêterait serment sous peu en tant que président du pays, quelques jours après le coup d’État qui a renversé le président Andry Rajoelina. Cette action a conduit l’Union africaine à suspendre l’adhésion de l’île de l’océan Indien. Lors d’une conférence de presse dans la capitale, Antananarivo, Randrianirina a déclaré que l’armée avait pris le pouvoir et dissous toutes les institutions à l’exception de l’Assemblée nationale, ajoutant : « Nous assumerons la responsabilité, et je prêterai serment prochainement ». Cette annonce intervient après que la Haute Cour constitutionnelle a appelé le colonel Randrianirina à assumer la présidence.

Rajoelina avait quitté le pays le week-end dernier à bord d’un avion militaire français, après l’escalade des manifestations de jeunes et des défections massives au sein de l’armée, de la police et de la gendarmerie. Malgré le vote du Parlement pour sa destitution, le président déchu a affirmé depuis son exil qu’il restait le président légitime, dénonçant le coup d’État. En réaction rapide, l’Union africaine a annoncé la suspension immédiate de l’adhésion de Madagascar, estimant que ces événements constituaient une violation de l’ordre constitutionnel. Le président de la Commission de l’Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, a déclaré : « La primauté du droit doit prévaloir sur la logique de la force, et notre approche repose sur le dialogue et la légitimité ».

Les observateurs estiment que la décision de l’Union africaine pourrait accentuer l’isolement de la nouvelle direction et la soumettre à des pressions régionales et internationales croissantes. De son côté, Randrianirina a précisé qu’un comité militaire dirigerait le pays aux côtés d’un gouvernement de transition pour une période pouvant aller jusqu’à deux ans, avant l’organisation d’élections générales. Il est à noter que le colonel était l’un des chefs de l’unité d’élite « Capsat », qui avait joué un rôle clé dans le coup d’État de 2009 ayant porté Rajoelina au pouvoir, avant de se retourner contre lui la semaine dernière en appelant les soldats à ne pas tirer sur les manifestants.

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