Société

Afrique du Sud : Les taux de meurtres et de chômage retrouvent les niveaux de 1994

Les taux de meurtres et de chômage en Afrique du Sud ont atteint des niveaux élevés, inédits depuis la fin de l’apartheid, tandis que des gangs criminels internationaux ont infiltré les institutions de l’État, selon un rapport publié par le site *Africa Report*. Le rapport attribue cette détérioration à l’absence de leadership et à la dégradation des performances des institutions, tenant pour responsables les dirigeants politiques et économiques. L’ancien président Kgalema Motlanthe, lors de la clôture du forum sur la « croissance inclusive » organisé par sa fondation le week-end dernier en périphérie de Johannesburg, a déclaré : « Le désespoir n’est pas une option ».

Motlanthe, figure politique sud-africaine de premier plan, a occupé le poste de président par intérim entre septembre 2008 et mai 2009, après la démission de Thabo Mbeki. Au cours des discussions, des hommes d’affaires, des leaders politiques, des analystes et des universitaires se sont succédé à la tribune pour exprimer leur frustration face à la trajectoire du pays, sept ans après l’arrivée au pouvoir du président Cyril Ramaphosa, succédant à Jacob Zuma, et ses promesses de lutte contre la corruption généralisée. Le juge à la retraite Edwin Cameron, actuellement inspecteur des services pénitentiaires, a déclaré que le taux de meurtres en Afrique du Sud est revenu à ce qu’il était « en 1994, lors des troubles qui ont conduit à la démocratie ». Après la transition vers la démocratie, le taux de meurtres avait progressivement diminué, atteignant son plus bas niveau en 2011, mais il s’élève aujourd’hui à environ 27 000 homicides par an.

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Cameron a ajouté : « C’est un problème que nous pouvons résoudre. Nous, les élites, avons créé ce problème ». Il a expliqué que cela résulte de la croyance erronée que des peines obligatoires seraient une solution miracle pour réduire la criminalité, alors qu’une réforme globale du système de justice pénale est nécessaire pour garantir que tous les coupables soient tenus responsables. Le ministre de la Police, Firoz Cachalia, a quant à lui affirmé que la corruption structurelle et l’infiltration des « institutions du pouvoir politique, bureaucratique et des secteurs économiques » constituent désormais une menace pour la sécurité nationale du pays.

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