Standard & Poor’s Global a placé la notation de crédit de Madagascar à « B-/B » sous surveillance avec des implications négatives, invoquant l’incertitude politique qui pourrait freiner la croissance, retarder les efforts de consolidation budgétaire et limiter l’accès au financement extérieur, l’agence de notation de crédit a déclaré : « Nous estimons que l’incertitude politique entravera l’élaboration des politiques et la mise en œuvre des réformes à court terme, ce qui aura un impact négatif sur l’investissement, la croissance, la consolidation budgétaire et, potentiellement, sur le service de la dette ».
Le chef du coup d’État, le colonel Michael Randrianerina, a prêté serment en tant que président du pays vendredi, quelques jours après avoir pris le pouvoir à Madagascar à la suite de manifestations menées par des jeunes, qui ont forcé son prédécesseur, Andry Rajoelina, à démissionner. Ce dernier a été destitué par les législateurs après avoir fui à l’étranger le week-end dernier. Standard & Poor’s a indiqué qu’elle pourrait retirer Madagascar de la liste de « surveillance de crédit » si le processus de transition se déroule sans heurts, garantissant la continuité de la gouvernance, si l’accès au financement officiel reste possible, et si le pays continue à honorer ses obligations de dette commerciale.
Standard & Poor’s a abaissé ses prévisions de croissance du PIB réel de Madagascar à une moyenne de 3,0 % pour la période 2025-2026, contre 4,1 % précédemment, et anticipe un déficit budgétaire moyen de 5,3 % du PIB pour la période 2025-2026, en hausse par rapport à 4,3 % dans le scénario précédent. L’agence a ajouté : « Nous considérons le soutien des bailleurs de fonds comme essentiel pour mettre en œuvre les réformes et fournir un financement à des coûts abordables ». Entre son indépendance en 1960 et 2020, le PIB par habitant de Madagascar a diminué d’environ la moitié, selon la Banque mondiale, faisant de ce pays l’un des rares à avoir vu sa situation économique se détériorer au cours de cette période.
