Le ministère de l’Éducation du Libéria a mis un frein à des plans controversés visant à introduire des tests obligatoires de dépistage de drogue dans toutes les écoles du pays. Dans une déclaration aux médias locaux, Fitzgerald Biago, directeur par intérim de l’Agence libérienne de lutte contre la drogue (LDEA), a affirmé que ces tests dans les écoles contribueraient à lutter contre le problème croissant de la consommation de drogues. Cette annonce a suscité des réactions divergentes. Alors que certains estiment qu’elle aiderait à endiguer le fléau de la drogue, d’autres y voient une violation de la vie privée ou craignent que cela n’entraîne des coûts exorbitants.
L’année dernière, le président Joseph Boakai a déclaré l’usage de drogues et de stupéfiants comme une urgence nationale. Un récent rapport soutenu par l’Union européenne a estimé qu’un jeune Libérien sur cinq consomme des drogues. Cependant, le ministère de l’Éducation a nié avoir connaissance de tels plans de dépistage des élèves, ajoutant qu’une telle décision devrait être basée sur des preuves concrètes et soigneusement étudiée. Sona Toré-Sesay, sous-ministre chargée des étudiants, a déclaré que ce type de projet nécessitait une recherche approfondie. Elle a ajouté : « Supposons que nous ayons pris connaissance des initiatives proposées par l’Agence de lutte contre la drogue dans le comté de Lumbardi, cela nous obligerait à mener des recherches et à examiner des études de cas de pays qui les ont appliquées avec succès ».
Toré-Sesay a également souligné que les tests pourraient avoir un impact sur les élèves. Elle s’est interrogée : « Que se passe-t-il pour les élèves dont les tests sont positifs ? Quels services sociaux sont disponibles pour eux ? Certains pourraient être victimes d’intimidation même après leur retour, ce qui pourrait affecter leurs performances scolaires globales. » Elle a ajouté qu’un comité multisectoriel sur la consommation de drogues et de stupéfiants, présidé par le ministère de la Santé, avait été formé. En plus de renforcer les clubs de santé dans les écoles, elle a indiqué que cela pourrait aider à réduire la propagation de la drogue parmi les élèves.
