Le Nigeria imposera des amendes pouvant atteindre 12 millions de nairas (8 200 dollars américains) et des peines de prison allant jusqu’à 10 ans aux trafiquants d’ivoire, d’écailles de pangolin et d’autres espèces sauvages, en vertu d’un nouveau projet de loi complet adopté par le Sénat. Les groupes de conservation estiment que cette loi pourrait contribuer à freiner les réseaux criminels organisés qui ont fait du Nigeria un centre majeur du trafic illégal d’espèces sauvages. Ces réseaux ont été liés à plus de 30 tonnes d’ivoire depuis 2015, et à plus de la moitié du trafic mondial d’écailles de pangolin entre 2016 et 2019.
Le projet de loi sur la protection et la conservation des espèces menacées d’extinction, adopté par la Chambre des représentants en mai, met à jour des lois en vigueur depuis des décennies, qui permettaient aux contrevenants de purger des peines de trois mois à cinq ans de prison ou de payer des amendes minimales de 100 000 nairas (68 dollars) en cas de trafic. Le projet de loi confère aux enquêteurs des douanes nigérianes des pouvoirs pour suivre les flux financiers, inspecter et saisir les avions et navires transportant des espèces sauvages interdites. Les juges pourront également accélérer les procédures et confisquer les biens.
Cette loi interdit également la pollution des habitats de la faune sauvage et leur consommation, aligne le Nigeria sur les traités internationaux et permet l’extradition des criminels. Le député Terser Ogbor, qui a parrainé le projet de loi, a déclaré : « C’est une grande victoire pour le Nigeria, qui témoigne sans aucun doute de notre engagement ferme à éradiquer le trafic d’espèces sauvages et à protéger nos animaux et plantes uniques ». Les groupes de protection de l’environnement ont salué cette mesure, affirmant qu’elle contribuera à protéger la faune.
Tunde Morakinyo, directeur exécutif de la Fondation des investisseurs de la nature en Afrique (ANI), a déclaré : « Les trafiquants ont longtemps utilisé le Nigeria comme point de transit pour le commerce illégal d’espèces sauvages, introduisant des animaux menacés d’extinction de toute l’Afrique via nos frontières, ports et aéroports mal sécurisés pour les exporter illégalement vers l’Europe et l’Asie ».