Politique

Lancement de la campagne électorale en Guinée-Bissau avec l’absence de l’opposition

La campagne électorale a démarré hier samedi en Guinée-Bissau, trois semaines avant les élections législatives et présidentielles prévues le 23 novembre courant, dans un paysage politique exceptionnel marqué par l’absence des principales forces d’opposition après leur exclusion de la course, ouvrant ainsi la voie au président sortant Umaro Sissoco Embaló pour consolider sa position. Pour la première fois depuis l’indépendance du pays du Portugal en 1974, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert, qui a mené la lutte de libération, est absent des urnes, après que la Cour suprême a décidé de l’exclure avec la coalition « Pai Téra Ranka » qui regroupe environ 10 partis dirigés par Domingos Simões Pereira, le principal rival d’Embaló.

La Cour a justifié sa décision par le retard de ces forces politiques dans le dépôt de leurs dossiers de candidature, ce qui a suscité une vaste controverse sur l’intégrité du processus électoral. À la veille du lancement de la campagne, l’armée a annoncé avoir déjoué « une tentative de subversion de l’ordre constitutionnel » et procédé à l’arrestation de plusieurs hauts officiers, sans révéler de détails supplémentaires. Le vice-chef d’état-major, le général Mamadou Touré, a indiqué que l’objectif était « de perturber le processus électoral ». De son côté, le président Embaló a insisté, à l’issue d’une réunion du gouvernement, sur le fait que « aucun désordre ne sera toléré », dans un pays qui a connu depuis son indépendance 4 coups d’État et plusieurs tentatives avortées.

Le nombre d’électeurs inscrits s’élève à environ 860 000 ; ils se rendront aux urnes pour choisir un président parmi 12 candidats, dont Embaló et l’ancien président José Mário Vaz, ainsi que 102 députés au Parlement pour lesquels 14 partis sont en lice, parmi lesquels la coalition « No Kombo Guiné » qui soutient le président actuel. Des observateurs estiment que l’exclusion des principaux concurrents rend la victoire d’Embaló quasi assurée, l’activiste politique Fransual Dias affirmant que « l’éviction des véritables adversaires rend le résultat connu d’avance ».

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