Les nouvelles autorités à Madagascar poursuivent la mise en œuvre d’une série de mesures administratives et judiciaires à l’encontre des responsables de l’ancien régime, dans le cadre de ce qu’elles décrivent comme une politique de « tolérance zéro absolue envers ceux qui ont nui au pays ». Après avoir imposé une interdiction de voyager à l’ancien président Andry Rajoelina, le gouvernement a étendu cette mesure pour inclure son ancien Premier ministre Christian Ntsay et tous les membres de son gouvernement, ainsi que plusieurs hauts fonctionnaires. L’interdiction concerne également les directeurs d’administrations stratégiques telles que le directeur des douanes et le directeur des impôts, qui ont été démis de leurs fonctions.
Une source au ministère de la Justice a expliqué que l’objectif de ces mesures est « d’assurer la présence des personnes concernées dans le pays afin de faciliter le déroulement des enquêtes judiciaires éventuelles », précisant que de nombreux responsables, dont l’ancien président et le Premier ministre, se trouvent actuellement hors du pays. Elle a ajouté : « Si ces individus reviennent à Madagascar, ils seront automatiquement soumis à l’interdiction de voyager et ne pourront plus quitter le territoire ». Depuis le 31 octobre, les décisions gouvernementales se sont succédé à un rythme accéléré, incluant des restrictions de voyage et des poursuites judiciaires contre les figures de l’ancien régime. En parallèle, l’interdiction de voyager a été levée pour l’ancien ministre de la Pêche et un juge de la Haute Cour constitutionnelle, sans explication des motifs. Une source au ministère de l’Intérieur s’est contentée de déclarer que « les raisons de ces suspensions définitives ne peuvent être divulguées », au cours du week-end des 8 et 9 novembre, l’ampleur des mesures s’est élargie au corps diplomatique, avec la révocation de l’ambassadeur à Maurice, ainsi que de conseillers dans les ambassades de Madagascar à Pékin et à Paris. Par ailleurs, des procureurs de l’unité de lutte contre la corruption à Antananarivo ont été démis de leurs fonctions.