La Guinée vit, ce mardi 11 novembre, une journée historique avec le lancement du projet minier de Simandou, l’un des plus grands projets d’extraction de minerai de fer au monde, après une attente qui a duré près de trois décennies. Une cérémonie officielle sera organisée à cette occasion dans le port de Morebaya, au sud de la capitale Conakry, où sera exporté le premier lot de minerai extrait de la mine. L’événement revêt à la fois une portée symbolique et politique, le Conseil militaire au pouvoir en Guinée, représenté par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), ayant veillé à en faire une tribune pour mettre en avant ses réalisations depuis sa prise de pouvoir en 2021, et une opportunité pour lancer sa campagne en vue des élections présidentielles prévues le 28 décembre prochain.
La cérémonie sera honorée par la présence des présidents du Gabon et du Rwanda, tous deux proches du président de la transition Mamadi Doumbouya ; Brice Clotaire Oligui Nguema, président du Gabon, participera aux côtés du président rwandais Paul Kagame, qui entretient des relations étroites avec Doumbouya. Sa présence à Conakry coïncide avec le sommet sur « l’intelligence artificielle » de l’organisation Smart Africa, qui débutera dans la capitale guinéenne mercredi 12 novembre. Le projet « Simandou 2040 » constitue la pierre angulaire du programme national de développement lancé par le Conseil militaire pour les quinze prochaines années, et il est promu comme un projet stratégique qui fera du minerai de fer guinéen un nouveau pétrole, redessinant les contours de l’économie nationale.
Selon les estimations du Fonds monétaire international, l’exploitation de la mine de Simandou devrait contribuer à augmenter le produit intérieur brut de la Guinée de jusqu’à 26 % d’ici 2030, tout en créant des dizaines de milliers d’emplois directs et indirects, faisant de ce projet l’une des transformations économiques les plus marquantes de l’histoire récente du pays.
