La Guinée-Bissau tient ce dimanche une élection présidentielle au cours de laquelle le président Umaro Sissoco Embaló tente de devenir le premier dirigeant depuis trois décennies à obtenir un second mandat consécutif dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest. Près de la moitié des quelque deux millions d’habitants sont inscrits sur les listes électorales. Les électeurs apparaissaient très divisés alors que les dernières réunions de campagne se tenaient vendredi. Les bureaux de vote ouvriront à 7 h 00 GMT et fermeront à 17 h 00 GMT. Les premiers résultats sont attendus dans les 48 heures. Embaló affronte 11 autres candidats, dont le plus sérieux est Fernando Dias, un relatif nouveau venu en politique, soutenu par le leader du parti historique qui a mené la lutte pour l’indépendance contre le Portugal dans les années 1960 et 1970.
Pour la première fois, ce parti, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), a été empêché de présenter ses candidats aux élections présidentielle et législatives, les autorités ayant jugé que ses dossiers avaient été déposés en retard. Les analystes s’attendent à une compétition serrée entre Embaló et Dias. Un second tour sera organisé si aucun candidat n’obtient plus de 50 % des voix. Ce petit État côtier, coincé entre le Sénégal et la Guinée, a connu au moins neuf coups d’État ou tentatives de coup d’État avant l’arrivée au pouvoir d’Embaló. Ce dernier affirme avoir survécu à trois autres tentatives depuis son élection – ce que ses adversaires contestent, l’accusant d’avoir fabriqué des crises pour justifier des répressions, des accusations qu’il rejette catégoriquement. Il promet la stabilité, la construction de nouvelles routes et l’extension de l’accès à l’eau s’il obtient un second mandat.
De son côté, Fernando Dias promet d’améliorer les services de base, affirme qu’il favorisera la réconciliation et tiendra l’armée éloignée de la politique. Il accuse Embaló de vouloir démanteler les institutions du pays pour renforcer le pouvoir présidentiel en cas de réélection. La légitimité d’Embaló a été constamment remise en question tout au long de l’année, ses opposants affirmant que son mandat a expiré en février dernier.